DVD: Bone Tomahawk
États-Unis, 2015
De S.Craig Zahler
Scénario : S.Craig Zahler
Avec : Kurt Russell
Durée : 2h12
Sortie : 11/05/2016
1850. Dans la paisible ville de Bright Hope, quelque part entre le Texas et le Nouveau-Mexique, une mystérieuse horde d’Indiens en quête de vengeance kidnappent plusieurs personnes. Pour tenter de les sauver, le shérif local, accompagné de quelques hommes, se lance alors à leur poursuite… C’est le début d’un voyage vers l’enfer.
LA HORDE SAUVAGE
Prix de la mise en scène à Sitges et doublement nommé aux prochains Spirit Awards (pas une mince affaire pour une production horrifique), Bone Tomahawk est un premier long métrage remarqué, signé par l'Américain S.Craig Zahler. Son début est cash, la lame de couteau immédiatement posée sur la pomme d'Adam. Bone Tomahawk prendra pourtant son temps ensuite (peut-être un peu trop) le long de ses 132 minutes. Mais le prologue très réussi du long métrage laisse entrevoir les talents de mise en scène du jeune cinéaste, avec un sens du découpage et du cadrage qui donne du dynamisme et une efficacité formelle aux effusions de violence.
L'histoire de Bone Tomahawk est simple et limpide (des Blancs ont été enlevés par des troglodytes cannibales, des cow-boys partent à leur rescousse). L'épure va bien au long métrage, qui se passe d'artifices comme l'usage surligné de la musique. C'est aussi la limite du film qui manque un peu de substance – on ne demandait pas une parabole politique mais à peu près tout ce que le long métrage raconte apparaît à l'écran et il ne va jamais vraiment plus loin. Mais, en plus d'être constamment bien mis en scène, Bone Tomahawk est aussi bien écrit, avec un sens du dialogue qui se sent à chaque échange entre les acteurs (dont un Kurt Russell qui semble né pour jouer ce type de rôle).
Alors que le western classique est devenu une espèce en voie de disparition, on a davantage l'occasion de voir des westerns modifiés. Bone Tomahawk n'appartient pas à cette lignée de westerns minimalistes, de La Dernière piste de Kelly Reichardt à Gold de Thomas Arslan. Plutôt à ce genre étrange et tordu du western horrifique, à l'image ces dernières années de films comme l'excellent Vorace d'Antonia Bird, le méconnu The Burrowers de JT Petty et surtout des Disparues, l'un des rares films valables réalisés dans les années 2000 par Ron Howard. Ce mélange de genre reste surprenant et assez ludique, il est en tout cas traité sans gants ni dentelle par le réalisateur qui ne lésine pas sur les tortures juteuses. Ce sympathique voyage, particulièrement éprouvant pour ses héros, n'a effectivement pas la tête d'un épisode du Dr Quinn...
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Inédit en salles, Bone Tomahawk, Grand Prix au Festival de Gérardmer, sera disponible en dvd dès le 11 mai 2016.